BDO accompagne Rejuvenate Biomed, spécialisée dans la lutte contre les maladies de la vieillesse

Un entourage de qualité compte autant qu’un travail de qualité

Rejuvenate Biomed est une société biotech située sur le Health Campus de Diepenbeek, en province de Limbourg. Active dans le domaine de la santé et des sciences de la vie, l’équipe du Dr Ann Beliën (fondatrice et CEO) se consacre à la lutte contre les processus de vieillissement et les maladies de la vieillesse. Portrait.

Les investisseurs sont moins enthousiastes qu’avant mais nous pouvons heureusement compter sur le soutien de nombreux conseillers et groupes internationaux.

Comment le projet de s’intéresser aux processus de vieillissement du corps humain et de fonder votre entreprise est-il né ?

Ann : « Au cours de ma carrière chez Janssen Pharmaceutica, je me suis notamment penchée sur le traitement des maladies liées à la vieillesse. Bien qu’il existe beaucoup de recherches intéressantes sur le thème, je cherchais une autre manière d’aborder ces processus de vieillissement. C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas dans le secteur pointu de ‘la biologie du vieillissement’. On y étudie les maladies liées au vieillissement via une approche cellulaire mécanistique globale. L’objectif consistait à prolonger la bonne santé de nos cellules en combinant différents médicaments, de manière à ralentir l’apparition des maladies liées à la vieillesse.

Dès qu’il est apparu que cette approche donnait des résultats probants et qu’elle pouvait être exploitée sur le plan commercial via la création d’une entreprise biotech, la seule question que je me posais encore était de savoir si j’étais prête à quitter mon employeur et à voler de mes propres ailes. Ayant été éduquée dans l’idée que lorsqu’on croit en quelque chose, il faut se lancer, je n’ai pas hésité longtemps. Rejuvenate Biomed a vu le jour en octobre 2017. »

Quels sont les principaux obstacles auxquels votre secteur doit faire face ?

Ann : « Chez Rejuvenate, nous développons des mécanismes cellulaires capables d’impacter simultanément plusieurs organes afin de lutter contre les processus de vieillissement (affaiblissement musculaire ou sarcopénie, par exemple). L’un des grands défis auxquels nous sommes confrontés consiste à démontrer qu’un médicament spécifique peut avoir un effet positif sur plusieurs organes. Nous sommes confiants et optimistes quant à la réussite de ce projet.

Nous devons bien sûr également tenir compte de l’aspect réglementaire. Il n’existe pas (encore) de réglementation précise dans le domaine du développement ou de la commercialisation de produits destinés au vieillissement. Pour y voir clair, nous sommes régulièrement en contact avec la FDA (Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux) et l’EMA (Agence européenne des médicaments). Notre advisory board, qui rassemble (e. a.) des leaders d’opinion et experts reconnus travaillant avec nous et nos concurrents-collègues, constitue un autre levier pour nous permettre d’œuvrer à un objectif commun. Nous formons une véritable communauté, désireuse de contribuer activement aux progrès liés aux maladies de la vieillesse. »

C’est grâce aux collaborateurs, bénévoles et soutiens extérieurs que nous pouvons proposer nos médicaments aux patients.

Y a-t-il des tendances dans le secteur ? Quelle est votre méthodologie de travail ?

Ann : « Il existe plusieurs modes opératoires qui peuvent être combinés de différentes façons. À partir de l’intelligence artificielle, nous déterminons les produits présents sur le marché qui peuvent être combinés en toute sécurité. Nous examinons également l’impact possible de cette combinaison sur 12 caractéristiques identifiées de la biologie du vieillissement. Le système prédit ensuite quelle combinaison peut avoir un effet positif sur un maximum de caractéristiques. Vient ensuite la phase de confirmation ; la combinaison est d’abord testée sur animaux (vers et souris) puis sur l’homme.

Tout ceci implique une grande responsabilité. Rejuvenate Biomed est la seule entreprise de ‘bioaging’ (avec Bioage Labs) à réaliser des études cliniques en vue de la phase 2. Nous n’avons donc pas droit à l’erreur. D’importants progrès ont été réalisés sur le plan académique mais bon nombre de startups et spin-offs ne se trouvent encore qu’en phase de recherches précliniques d’un produit. »

Ressentez-vous la fébrilité du climat économique actuel ? Les investisseurs européens se comportent-ils différemment des autres ?

Ann : « On remarque actuellement une plus grande frilosité en matière d’investissements, c’est vrai. Mais ce constat s’applique à tous les secteurs, pas uniquement à celui du vieillissement. Un certain nombre d’ organisations d’envergure continuent à investir de façon stable mais la situation est globalement plus compliquée qu’avant. En ce qui nous concerne, le marché américain est nettement plus porteur que le marché européen. À l’opposé, le marché de la sarcopénie est plus intéressant dans l’UE. Nous devons donc en permanence surveiller les différents marchés. Le soutien de nos nombreux conseillers et d’autres groupes internationaux nous sont d’une aide précieuse à cet égard. »

Pourquoi avoir choisi BDO ? Selon vous, quelle doit être la valeur ajoutée d’un conseiller externe ?

Ann : « L’aspect relationnel revêt une importance capitale à nos yeux. Nous étions à la recherche d’un partenaire qui pense comme nous, qui partage les mêmes normes et valeurs que les nôtres. Après discussions avec différentes organisations, nous avons constaté que nous étions sur la même longueur d’onde que BDO. Lors de nos entretiens avec Gert Maris (Partner & Sales Director de BDO Belgique), nous avons senti que l’aspect humain et collaboratif occupait une place importante. Cela nous a convaincus.

L’expertise a évidemment pesé dans la balance mais c’est l’aspect humain qui a constitué le facteur décisif. Nous aimons rencontrer les équipes avec lesquelles nous collaborons, nous apprécions nos échanges qui permettent de faire avancer les choses. Il y a un respect mutuel, qu’il soit professionnel ou relationnel. »

Comment vous positionnez-vous en matière de durabilité ?

Ann : « La durabilité constitue l’une de nos priorités. Dès le premier jour, nous avons intégré cet aspect dans nos objectifs et dans le quotidien de notre organisation. Notre bâtiment est aménagé avec des éléments de récupération. Nous sommes aussi en train d’élaborer un trajet de durabilité qui sera effectif sur le court et le long terme.

Notre installation au Health Campus de Diepenbeek n’est pas le fruit du hasard. Le site regroupe une série d’entreprises travaillant sur les mêmes sujets. Pour consolider cette communauté, nous collaborons régulièrement, nous échangeons nos connaissances et nous croisons nos expertises. Le campus accueille aussi un département de l’UHasselt, de l’UCLL et de la PXL. L’interaction avec les étudiants STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics) est importante car elle contribue à former la future génération. »

Qu’est-ce qui explique le succès de Rejuvenate Biomed ?

Ann : « Tout ce que nous avons accompli aujourd’hui, nous le devons aux personnes qui travaillent à nos côtés. Celles qui nous soutiennent de l’extérieur, les investisseurs, les conseillers, et bien sûr celles qui portent les projets en interne, l’équipe, et tous les volontaires qui participent aux études cliniques. C’est uniquement grâce à elles que nous pouvons travailler ensemble à un objectif commun et proposer nos médicaments aux patients qui en ont besoin. Avoir une bonne idée scientifique ne suffit pas. Je leur suis donc particulièrement reconnaissante. L’énergie que je puise dans mon travail est immense. J’ai hâte de voir ce que l’avenir nous réserve ! »